vendredi 8 août 2014

Tourisme: Un luxe pour l'Afrique centrale

Le Tourisme est une activité qui regroupe plusieurs autres secteurs d’activité : les transports (aérien, ferroviaire, routier), l’hébergement, la restauration, services sportifs et récréatifs, services culturels, application et outils de l’informatique … Toutes ces activités regroupées en une seule, participent d’une manière ou d’une autre à l’épanouissement de l’Homme aussi bien individuellement que sur le plan communautaire.  Seulement, la particularité de cette activité est qu’elle est un bien qui se consomme lorsque les besoins primaires ont été satisfaits.
Lorsqu’on se réfère aux chiffres publiés par  l’institution des Nations Unies chargée de la promotion du tourisme (OMT), on se rend compte que l’Afrique centrale, malgré les efforts consentis par chaque Etat, reste à la traine. Parmi les zones émettrices du monde, le continent africain et plus particulièrement l’Afrique Centrale, occupent les derniers rangs.  Cette situation pourrait-elle se justifier par la non-satisfaction des besoins primaires par bon nombre de personnes ?
Affirmatif ! Telle est la réponse qui semble évidente. Le Problème ne pourrait-il pas se trouver ailleurs ?
 Un touriste, selon l’OMT, désigne  toute personne qui entreprend un déplacement  vers des pays ou endroits situés en dehors de son environnement habituel à des fins personnelles ou professionnelles ou pour affaire et ce pour une période consécutive qui ne dépasse pas douze mois. Se déplacer hors de son environnement implique des dépenses pour le transport, la restauration ou l’hébergement. Combien de villes disposent de voies de transport agréables pour les déplacements des visiteurs vers les lieux touristiques? De plus, nombreux sont ces hôtels qui ouvrent leurs portes tout en essayant tant bien que mal de respecter les normes internationales en matière d’hôtellerie. Or combien d’Africains peuvent-ils s’offrir le luxe de se payer une chambre dans un hôtel au moins une fois l’année ? Combien, au cours de leur déplacement, se préparent à loger dans un hôtel ? Ne préfèrent-ils plutôt pas loger chez une de leur connaissance ? Quelle conception se fait-on du touriste ?
Pour bon nombre de personnes, le touriste c’est l’Autre. C’est celui qui descend de l’avion, qui a beaucoup d’argent et derrière qui on peut profiter au maximum. Et par conséquent, l’activité touristique « c’est pour les gens qui ont de l’argent et qui ne savent pas quoi en faire. C’est pour lui que les hôtels sont construits. C’est pour lui que sont formés les guides de tourisme ». Combien d’Africains connaissent leurs propres pays ?
Loin d’être un luxe, le tourisme est une activité dont la participation au développement est indéniable : 43,6 milliard $ US de recettes enregistrées  en 2012 pour plus de 30 millions d’emplois crées.  Seulement, ces avantages ne peuvent être perçus que si et seulement si les mentalités évoluent.  Le tourisme ne doit plus être considéré comme l’affaire des autres, mais plutôt comme l’affaire de chacun, une opportunité d’enrichissement culturel. Une opportunité qui ne nécessite pas forcement que l’on soit en possession d’importante somme d’argent pour pouvoir la pratiquer. Manger du porc-épic, découvrir les danses traditionnelles et les contrastes du relief lors d’événements funéraires  ne nécessitent  pas forcement beaucoup d’argent. Boire du vin de palme ou de raphias ne nécessite pas de gros moyens.
Les professionnels de ce métier ont fort à faire. Une révolution à la copernicienne doit être faite afin d’insuffler de changements notables. Il s’agit pour eux de sensibiliser, d’informer, d’amener les uns et les autres à connaitre davantage leurs pays. Ceci passe par l’innovation et la diversification des produits touristiques, la conservation et la promotion des identités culturelles, le respect des normes…Les Africains doivent pouvoir s’identifier à travers les produits touristiques conçus.
Le tourisme n’est pas seulement l’affaire des personnes nantis,  « qui n’ont rien à faire avec leur argent », c’est une affaire de tous ; car tout le monde à son petit niveau peut le faire.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire