Le Tourisme est une activité qui regroupe plusieurs
autres secteurs d’activité : les transports (aérien, ferroviaire,
routier), l’hébergement, la restauration, services sportifs et récréatifs,
services culturels, application et outils de l’informatique … Toutes ces activités
regroupées en une seule, participent d’une manière ou d’une autre à l’épanouissement
de l’Homme aussi bien individuellement que sur le plan communautaire. Seulement, la particularité de cette activité
est qu’elle est un bien qui se consomme lorsque les besoins primaires ont été
satisfaits.
Lorsqu’on se réfère aux chiffres publiés par l’institution des Nations Unies chargée de la
promotion du tourisme (OMT), on se rend compte que l’Afrique centrale, malgré
les efforts consentis par chaque Etat, reste à la traine. Parmi les zones émettrices
du monde, le continent africain et plus particulièrement l’Afrique Centrale, occupent
les derniers rangs. Cette situation
pourrait-elle se justifier par la non-satisfaction des besoins primaires par
bon nombre de personnes ?
Affirmatif ! Telle est la réponse qui semble
évidente. Le Problème ne pourrait-il pas se trouver ailleurs ?
Un touriste,
selon l’OMT, désigne toute personne qui
entreprend un déplacement vers des pays ou
endroits situés en dehors de son environnement habituel à des fins personnelles
ou professionnelles ou pour affaire et ce pour une période consécutive qui ne
dépasse pas douze mois. Se déplacer hors de son environnement implique des dépenses
pour le transport, la restauration ou l’hébergement. Combien de villes
disposent de voies de transport agréables pour les déplacements des
visiteurs vers les lieux touristiques? De plus, nombreux sont ces hôtels
qui ouvrent leurs portes tout en essayant tant bien que mal de respecter les
normes internationales en matière d’hôtellerie. Or combien d’Africains peuvent-ils
s’offrir le luxe de se payer une chambre dans un hôtel au moins une fois
l’année ? Combien, au cours de leur déplacement, se préparent à loger dans
un hôtel ? Ne préfèrent-ils plutôt pas loger chez une de leur
connaissance ? Quelle conception se fait-on du touriste ?
Pour bon nombre de personnes, le touriste c’est
l’Autre. C’est celui qui descend de l’avion, qui a beaucoup d’argent et derrière
qui on peut profiter au maximum. Et par conséquent, l’activité touristique
« c’est pour les gens qui ont de l’argent et qui ne savent pas quoi en faire.
C’est pour lui que les hôtels sont construits. C’est pour lui que sont formés
les guides de tourisme ». Combien d’Africains connaissent leurs propres
pays ?
Loin d’être un luxe, le tourisme est une activité
dont la participation au développement est indéniable : 43,6 milliard $
US de recettes enregistrées en 2012 pour
plus de 30 millions d’emplois crées. Seulement, ces avantages ne peuvent être perçus
que si et seulement si les mentalités évoluent.
Le tourisme ne doit plus être considéré comme l’affaire des autres, mais
plutôt comme l’affaire de chacun, une opportunité d’enrichissement culturel.
Une opportunité qui ne nécessite pas forcement que l’on soit en possession
d’importante somme d’argent pour pouvoir la pratiquer. Manger du porc-épic, découvrir
les danses traditionnelles et les contrastes du relief lors d’événements funéraires ne nécessitent pas forcement beaucoup d’argent. Boire du vin
de palme ou de raphias ne nécessite pas de gros moyens.
Les professionnels de ce métier ont fort à faire.
Une révolution à la copernicienne doit être faite afin d’insuffler de
changements notables. Il s’agit pour eux de sensibiliser, d’informer, d’amener
les uns et les autres à connaitre davantage leurs pays. Ceci passe par
l’innovation et la diversification des produits touristiques, la conservation
et la promotion des identités culturelles, le respect des normes…Les Africains
doivent pouvoir s’identifier à travers les produits touristiques conçus.
Le tourisme n’est pas seulement l’affaire des
personnes nantis, « qui n’ont rien
à faire avec leur argent », c’est une affaire de tous ; car tout le
monde à son petit niveau peut le faire.